Cette chanson s’était noyée dans un album à côté duquel j’étais passée par mépris.
A l’époque, j’avais peu apprécié sa pochette simpliste, son absence de rock brut et quelques écoutes avaient fini par me convaincre de le mettre de côté.
Comme un clin d’oeil à ma bêtise, c’est l’agent J* qui, l’année dernière, m’a fait cadeau du format 33 tours pour commencer ma collection de vinyles de Springsteen.
Cet album sorti en 1987 s’intitulait “Tunnel of Love”, à la fois pour synthétiser le caractère tortueux et tourbillonnant de la relation que Bruce vivait depuis 85 avec sa 1ère femme Julianne Phillips mais également en hommage à une attraction présente à la fête foraine d’Asbury Park, New Jersey où le jeune Bruce avait fait ses premières scènes.
A l’époque, Bruce découvrait l’engagement amoureux, la vie maritale, la confrontation aux différences de l’autre, la recherche perpétuelle de compromis. Les choses ne se passant pas au mieux avec Julianne Phillips, on retrouve beaucoup de peur et de questionnement dans cet album.
La chanson que je veux vous faire découvrir s’appelle “Valentine’s Day”.
Il ne faut pas se fier au caractère apaisant et enveloppant du morceau car il contient une vraie urgence.
Il s’agit d’un appel désespéré, d’une invocation religieuse à l’amour.
On se sent pressé par le temps, par la volonté de vouloir trouver ou retrouver l’autre, de se sentir en sécurité dans ses bras comme si la mort était à nos trousses.
Dans le film de ma tête, cette chanson précède Wild Horses des Stones.
Le chalet est encore loin et le chemin rempli de dangers.
Chaque fois que j’écoute ce morceau, j’ai une boule dans la gorge et je finis lessivée comme si j’avais échappé au pire.
Les quelques arpèges de la fin du morceau ne sont que l’expression de mon coeur qui se remet enfin à battre après toutes ces émotions.
La voix de Bruce n’est que celle de mon autre qui me console et me rassure.
La mélodie au clavier n’est que l’annonce de ma libération.
Cet album contient également un titre qui devrait vous plaire, “Tunnel of Love”.